Le talent de Ruskan
Roman : le Phénix Blanc (2016)
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-« Ruskan, une histoire ! Une histoire ! » fit une voix dans son oreille droite. Varnandre.
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-« Une histoire, une histoire ! » surenchérirent immédiatement d’autres voix.
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Il soupira. Il avait commis l’erreur, une fois, comme la petite demoiselle n’arrivait pas à dormir, de lui lire un conte de fée. Depuis, c’était à lui de lire tous les soirs pour que les plus petits s’endorment.
Il inventait également à l’occasion, quand il n’avait pas le temps de dénicher un bon livre à la bibliothèque.
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Il se redressa sur son lit et se leva. Varnandre sautilla jusqu’à son lit, l’air ravie.
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Ruskan tira une chaise et s’assit, alors que la Miss s’enfonçait dans ses draps avec un sourire aux lèvres.
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Autour d’eux, sept autres petits atlantes étaient maintenant là , à boire les paroles de Ruskan : il racontait si bien !
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Ruskan s’éclaircit la gorge.
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-« Il y a bien longtemps sur la mer infinie existait un peuple nommé les Elens. Leurs cités flottantes étaient à la fois des villes merveilleuses et des bateaux immenses.
Parmi les habitants de ce peuple vivait Alyon aux écailles de feu, fils d’Estherla aux cent duels. Alyon était encore jeune et voulait prouver sa valeur à son père et à ses frères, en retrouvant le mythique cheval de tempête qui court sur les flots et les vents. »
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L’histoire lui venait naturellement quand il parlait, et pour un observateur ordinaire, rien n’aurait permis de distinguer un conte inventé d’un conte récité.
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Pour Ruskan, c’était un délice de voir les expressions se succéder sur le visage de Varnandre : l’admiration lorsqu’il décrivait la visite du héros au Roi des Crustacés, la peur lorsqu’il manque se faire écraser par un tourbillon, la joie lorsqu’il découvre le cheval pour la première fois, la colère quand son meilleur ami le trahit, la tristesse quand il se rend compte que ce n’est qu’une manœuvre du Seigneur des Homards, qui cherche aussi à s’emparer du destrier.
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Alyon s'approchait enfin pour apprivoiser le cheval de tempête, mais Ruskan s'arrêta de raconter à ce moment là .
Continuer aurait été bien inutile, car à ses derniers mots avaient répondu les respirations régulières de petites créatures aux yeux fermés.